N° 159 : « Je me souviens » - Les années 1970
Les années 1970 : cinquante ans plus tard.
Il y a un demi-siècle, nous vivions une période d’effervescence qui, sur le plan politique, débuta avec la Crise d’Octobre 1970 et se conclut lors de la campagne référendaire sur la Souveraineté-Association de 1979-1980. Du point de vue culturel, c’était l’âge d’or de la musique populaire québécoise. Le cinéma d’ici n’était pas en reste puisque les années 1970 correspondirent à une diversification des genres: fictions, documentaires, reconstitutions, comédies et drames; films d’auteurs, films pour enfants ou pour le grand public.
Environ trente sujets « incontournables » pourraient caractériser les années 1970; il fallait parvenir à un équilibre entre le familier et le méconnu, entre les sujets surexposés et ceux ayant été oubliés ou trop peu étudiés.
Parmi les grands projets largement discutés durant les années 1970, on se souviendra des Jeux olympiques de 1976,précédés de la construction des installations olympiques, des vastes chantiers de l’aéroport de Mirabel et de la Baie-James. Il faudrait du même souffle évoquer des événements marquants comme la création de la « Charte québécoise » (Charte des droits et libertés de la personne, en 1975) et l’avènement de la Charte de la langue française (la Loi 101), en 1977. Nous aurions pu consacrer des articles à notre littérature en plein bouillonnement, à l’essor de l’humour, aux « vendeuses anglaises du magasin Eaton de la rue Sainte-Catherine », ou à la création de la légendaire équipe de hockey des Nordiques de Québec, en 1972. Mais l’espace nous a manqué.
Cap-Aux-Diamants avait publié des numéros axés sur les années 1950 et 1960. Il était tout naturel de revenir sur cette autre décennie marquante, alors que plusieurs témoins de cette époque peuvent encore partager leurs analyses avec une nouvelle génération. Loin de vouloir provoquer un quelconque sentiment de nostalgie, les articles réunis ici tentent au contraire faire comprendre — à travers quelques moments marquants — certaines mutations sociales, mais aussi la continuité qui caractérisait le Québec d’alors, en allant à la rencontre de témoins privilégiés.
Yves Laberge