Les relations entre le Québec et la Belgique sont anciennes. Elles sont même antérieures à la création de la Belgique et du Québec.
Dès les débuts de la Nouvelle-France, plusieurs immigrants des Pays-Bas méridionaux (ce qui constituait essentiellement la Belgique entre la fin du XVIe siècle et sa création telle qu’on la connaît à peu de chose près en 1830) viennent s’installer dans la vallée du Saint-Laurent comme le met de l’avant Denis Racine dans l’article qui ouvre ce numéro. Il faut toutefois attendre le dernier tiers du XIXe siècle pour voir l’immigration belge s’accélérer grâce à un contexte favorable et à l’énergie d’agents d’immigration comme Edouard Simays, dont Denise Latrémouille met les actions en lumière dans un second article. Ce sont près de 1 500 Flamands, Wallons et Bruxellois qui arrivent à Montréal et à Québec à cette époque. Parmi eux, Joseph Meese, Rosalie Meire et leurs deux enfants, dont la trajectoire est relatée par Mario Robert.
Bon nombre de Belges s’intéressent également au Québec à cette époque. Plusieurs voient un important potentiel économique dans ce territoire faisant 52 fois la superficie de leur pays, y construisent des usines ou y font des affaires.
À mesure que les moyens de transport et de communication s’améliorent, les liens entre la Belgique et le Québec se raffermissent. Au tournant du XXe siècle, ils se matérialisent même dans de premiers voyages organisés de Québécois en Belgique sous l’impulsion du pionnier de l’industrie touristique Louis-Joseph Rivet. Michel Dahan raconte l’émergence de ces voyages dans ce numéro. Bon nombre de Belges s’intéressent également au Québec à cette époque. Plusieurs voient un important potentiel économique dans ce territoire faisant 52 fois la superficie de leur pays, y construisent des usines ou y font des affaires. C’est entre autres le cas du baron Louis Empain, riche héritier qui laissera sa marque ici en aménageant un impressionnant complexe récréotouristique à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson (l’Estérel), dont France Vanlaethem retrace l’histoire. C’est aussi le cas de Dimitri Kasan, un immigrant belge d’origine russe qui donnera le goût de la lecture à toute une génération de Québécois en popularisant les ouvrages de la maison d’édition belge Marabout. Jacques Hellemans relate son parcours.
Enfin, à compter des années 1970, la Belgique et le Québec se dotent de représentants officiels pour nourrir leurs échanges. S’il existait déjà des relations entre la Belgique et le Canada depuis plusieurs décennies, la volonté des Québécois d’avoir leurs propres représentations à l’étranger les amène à ouvrir, en 1972, une Maison du Québec dans la capitale belge qui devient rapidement la Délégation générale du Québec à Bruxelles. Serge Jaumain met en lumière les péripéties ayant mené à sa création. De l’autre côté de l’Atlantique, la Communauté française de Belgique fait de même, ouvrant une délégation à Québec en 1982 qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Québec. Dans l’article qui conclut ce numéro, l’équipe de la délégation retrace son histoire.
Bonne lecture,
Alex Tremblay Lamarche, historien