N°145 : Activisme et mobilisations féministes au Québec

Je suis très heureuse de vous présenter ce numéro de Cap-aux-Diamants portant sur l’histoire des féminismes au Québec. Les articles qui le composent, qui explorent différentes perspectives, sont l’œuvre de sommités dans le domaine et d’étudiantes prometteuses et engagées.

Je remercie les autrices qui ont pris de leur précieux temps en cette période difficile, peu favorable à la production scientifique des femmes, afin de se prêter à l’exercice.

Les féminismes québécois sont pluriels et variés. L’engagement et le militantisme de différents groupes de femmes s’éloignent et se rejoignent au gré des époques et des enjeux mis de l’avant.

Les féminismes québécois sont pluriels et variés. L’engagement et le militantisme de différents groupes de femmes s’éloignent et se rejoignent au gré des époques et des enjeux mis de l’avant. Ainsi, le numéro s’attarde d’abord à une période et à des aspects moins connus du féminisme, avec l’article de Dominique Deslandres sur l’époque de la Nouvelle-France. Sophie Doucet et Karine Hébert dépeignent ensuite, dans leur article sur le féminisme au tournant du XXe siècle, ce mouvement dans son sens plus largement admis, tout en mettant en lumière des figures phares moins souvent retenues. Suivent deux articles portant sur la sexualité, la maternité et le corps des femmes : celui d’Andrée Rivard sur l’accouchement, et celui de Marie-Laurence Raby sur les avortements illégaux dans les années 1970. Les enjeux de représentation des femmes sont à leur tour posés, par Adèle Clapperton-Richard en ce qui concerne les manuels scolaires et par moi-même, Julie Francoeur, pour ce qui est des commémorations plus larges. Le numéro se termine par l’article de Diane Lamoureux sur l’antiféminisme au cours du XXe siècle, réponse quasi systématique aux mouvements féministes. 

Malgré la pluralité des facettes abordées, plusieurs aspects du féminisme d’aujourd’hui brillent par leur absence dans ce numéro. Les sujets de la diversité culturelle, sexuelle et de genre, de même que le militantisme de femmes racisées ou discriminées pourraient et devraient être davantage traités. Plusieurs facteurs, dont les délais de production et le manque de temps des spécialistes approchées, ont fait qu’il fut impossible de rassembler des articles mettant en valeur l’intersectionnalité des féminismes. Espérons sincèrement que ces thèmes sauront trouver leur place à l’avenir dans les publications du genre.

Bonne lecture !

Julie Francoeur